L' ORGUE PAROISSIAL

Les comptes paroissiaux de 1841 attestent la présence d’un organiste et d’un souffleur à Racrange mais on  ignore tout de l’instrument alors en place.

A partir de 1860 le curé confia l’entretien de l’orgue au facteur Gottfried Eberhardt Schaeffer de Sarreguemines.

Le conseil de fabrique jugea, le 30 juillet 1899, que le vieil orgue avait fait son temps ; il examina les devis présentés par Adrian Spamann de Boulay et Franz Staudt de Puttelange

En vue de la construction d’un instrument neuf. M . Staudt fut l’heureux élu. Il coûta 6870 Mk. (marke : Monnaie d’usage pendant la période d’annexion)

Le 27 mai 1927, après de nombreuses requêtes formulées auprès du tribunal arbitral mixte franco-allemand, le conseil de fabrique vota un crédit de 5000 F pour remettre l’orgue en état et remplacer les tuyaux de façade réquisitionnés en 1917. Les travaux furent effectués par M. Staudt,qui livra une façade en zinc, l’étain ayant été jugé trop cher par les fabriciens.

La paroisse envisagea en 1937 une restauration assortie de quelque changement dans la composition des jeux. Frédéric Haerpfer envoya un devis de 8850 F. Faute de moyen le conseil de fabrique se contenta d’une révision pour 1025.75 F. L’orgue ne subit aucune modification.

Une restauration fut effectuée en 1960 par Joseph Albert pour 4500 NF (Nouveau Franc !), comprenant le démontage et la transformation du buffet, le déplacement des sommiers de pédale, la réparation des tuyaux en bois et la restauration des transmissions, notamment au niveau de la console.

En 2011 le conseil de fabrique en accord avec la municipalité décida d’entreprendre la restauration de l’orgue. Les  facteurs d’orgue Brayé, Uhry et Koenig ont été consultés. Les travaux ont été finalement confiés à M. Koenig de Sarre Union. Le montant des travaux s’élève à 40089.92 € ttc. Les travaux de rénovation des orgues ont débutés le 10 avril et étaient terminés fin juin 2012.

Le ver à bois était à l’œuvre depuis plusieurs années et certaines parties étaient très atteintes, quelques-unes irrécupérables comme le pédalier. Par ailleurs, le système pneumatique était à bout de souffle : les membranes, sorte de petits oreillers qui se gonflent pour transmettre le mouvement de l’organiste et alimenter les tuyaux étaient en partie percés.

Le travail des facteurs d’orgues a consisté en priorité à supprimer les vers à bois. Une technique révolutionnaire a été utilisée, la diathermie, basée sur le même principe qu’un four à micro-ondes. Cela permet de détruire les parasites jusqu’à un mètre de profondeur. Les pièces irrécupérables comme le pédalier ont été reconstruites en copie. Les tuyaux en bois également vermoulus ont tous été sauvés.

Le deuxième volet concernait le remplacement des pièces d’usure, soit près de 900 membranes en cuir très fin par des pièces en tissu synthétique plus solide, avec une durée de vie plus importante. Le ventilateur était bruyant et n’était plus aux normes. Il a également été remplacé.

Le troisième point important consistait à redonner une sonorité proche de l’origine. Pour cela chaque tuyau, soit plus de 800 corps sonores, ont tous été restaurés. Ensuite, ils ont été testés en atelier, corrigés, adaptés avant qu’ils retrouvent leur place dans l’orgue.

Pour finir, les tuyaux ont été égalisés puis accordés. L’ensemble des travaux a été étalé sur trois mois et représenté près de 800 heures de travail

 

Source : Inventaire National des Orgues – Orgues de Lorraine et M. Koenig facteur d’orgues.